Kioto. Quant aux hommes morts sur le chemin rouge de leur sang, ils portaient tous des costumes sombres, sans aucun insigne, et leur visage était à demi caché par leur coiffure d’après la mode des bandits et des assassins.
— Assez ! s’écria Hiéyas, les sourcils froncés. Va-t’en ! L’envoyé se retira ou plutôt s’enfuit.
— Il m’a échappé cette fois encore, dit Hiéyas. Eh bien ! c’est moi-même qui le frapperai ; le but que je veux atteindre est assez noble pour que je n’hésite pas à me servir de moyens infâmes pour renverser les obstacles qui se dressent sur mon chemin. Faxibo, ajouta-t-il en se tournant vers l’ancien palefrenier, fais entrer ceux qui attendent. Leur présence chassera peut-être les tristes pressentiments qui m’ont obsédé toute la nuit.
Faxibo releva le store et les seigneurs vinrent l’un après l’autre saluer le maître. Hiéyas remarqua que les courtisans étaient moins nombreux que d’ordinaire, il n’y avait là que les princes qui étaient tout dévoués à sa cause et quelques insouciants qui réclamaient une faveur spéciale du régent.
Hiéyas, tout en causant avec les seigneurs, s’avança sur la vérandah et regarda au dehors.
Il lui sembla qu’un mouvement inaccoutumé emplissait les cours du palais. Des messagers partaient à chaque instant et des princes arrivaient dans leurs norimonos malgré l’heure peu avancée. Tous se dirigeaient vers le palais de Fidé-Yori.
— Que se passe-t-il donc, dit-il, d’où vient toute cette agitation, que signifient ces messagers emportant des ordres que je ne connais pas ?
Et plein d’inquiétude, il congédia les seigneurs d’un geste.