Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir volontairement ou non laissé échapper des prisonniers confiés à votre garde, et mille autres cas délicats.

— Ajoutez, dit le prince d’Ovari, avoir manqué de respect à son père. D’après mon avis, un fils qui insulte ses parents ne peut expier ce crime qu’en accomplissant le Hara-Kiri.

Il jeta en même temps aux femmes un nouveau coup d’œil qui signifiait : il est bon d’inspirer aux enfants la terreur de l’autorité paternelle.

À ce moment un grand bruit de chevaux piaffant sur les dalles se fit entendre dans une cour voisine, et une voix impérieuse cria :

— Qu’on lève les ponts-levis ! qu’on ferme les portes !

Le prince d’Ovari se dressa vivement :

— Qui donc commande ainsi chez moi ? dit-il.

— C’est moi ! répondit la même voix.

En en même temps un groupe d’hommes pénétrait dans la seconde cour.

— Le régent s’écria le prince d’Ovari en se prosternant.

– Relève~toi, ami, dit Hiéyas avec un sourire amer, je n’ai plus droit aux honneurs que tu me rends je suis, pour le moment ton égal.

— Que se passe-t-il ? demanda le prince avec inquiétude.

— Congédie tes femmes, dit Hiéyas.

Ovari fit un signe : les femmes disparurent.

— Emmène ton frère, Omiti, dit-il la jeune fille qui avait affreusemenf pâli à l’entrée de Hiéyas.

— Ta fille se nomme Omiti ? s’écria celui-ci dont le visage s’empourpra subitement.

Oui, maître. Pourquoi cette question ?