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XLIV




Nous étions assez peu nombreuses, à la classe de musique ; classe tout à fait à part et soumise à l’autorité absolue de sa sœur Fulgence, seule à la diriger.

C’était une personne très remarquable que la sœur Fulgence, au visage énergique et anguleux, avec des yeux fauves, ombragés par des sourcils en broussailles. Courte et trapue, elle marchait toujours très vite, penchée en avant et se dandinant, comme si elle eût voulu faire valoir sa tournure.

Son enseignement était divisé en deux parties. La première consistait en une espèce de conférence, où elle racontait les origines et l’histoire de la musique, en développait la théorie, en expliquait les principes. Ce discours, qui s’adressait plutôt aux élèves de dix-huit ans, qu’aux petites comme moi, je le suivais cependant sans en perdre un mot, et la