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le collier des jours

Le jour de la sainte Catherine, il y avait fête au couvent. On m’amena ma sœur, afin qu’elle passât la journée avec moi et restât jusqu’au lendemain, pour profiter de ces réjouissances. Mais elle se trouva complètement dépaysée et effarée, au milieu de tous ces voiles noirs, de cette foule d’enfants criant et jacassant ; elle ne me laissait pas m’éloigner d’un pas et se cramponnait à moi avec une peur extrême d’être abandonnée et de se perdre dans cette cohue.

On avait permis à Catherine, pour qui c’était doublement fête, de revêtir ce jour-là son beau costume national, cramoisi et or, qui la faisait si belle. Moins timide maintenant, elle le portait avec plus de grâce, mais c’était en novembre, et elle grelottait un peu. Les réjouissances consistaient surtout à faire tout ce que l’on voulait, à se promener partout et à manger une quantité de gâteaux invraisemblable. Il y en avait à profusion, à discrétion et on ne mangeait rien autre de toute la journée.

Quelques indigestions monstres attristèrent les lendemains !