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LV




Une sœur, d’un air très grave, vint m’avertir, pendant la classe qu’on me demandait au parloir.

Étonnée de cette visite, à une heure qui n’était pas réglementaire, je partis en courant vers le tour, et quand je l’eus franchi, je m’élançai dans la cellule où on m’attendait ; mais je m’arrêtai, tout interdite, devant une personne que je ne connaissais pas. C’était une femme vêtue de noir et coiffée d’un bonnet noir.

— Mademoiselle, me dit-elle, je viens de Montrouge : ce sont mesdemoiselles vos tantes qui m’envoient : une triste nouvelle. Je suis chargée de vous apprendre que monsieur votre grand-père est mort.

— Mon grand père, mort !…

Ma première pensée fut celle-ci : « Il ne grondera plus », mais je ne pouvais pas me l’imaginer mort, je le voyais au contraire, bien vi-