Aller au contenu

Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




LXII




Le sculpteur Étex était un jour venu voir mon père et s’était soudain enthousiasmé pour la forme de mon nez. Il avait demandé à faire mon buste et pris date, immédiatement, pour la première séance.

Quand le temps fut venu, ma mère décida qu’il fallait m’arranger une coiffure digne de passer à la postérité. On m’ondula les cheveux, en les passant au fer, puis on les disposa en bandeaux qui me cachaient les oreilles, me faisaient la tête très grosse et me changeaient complètement. J’étais très fière de cette transformation, qui me donnait l’air d’une dame, et je me pavanais devant l’armoire à glace, pour m’admirer, en attendant le départ. Le ruban pourpre et or qui retenait le chignon, me paraissait particulièrement admirable et je n’osais pas bouger de peur de déranger quelque chose à ce bel appareil.