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LXV




Une jeune Espagnole, finement jolie, accompagnée, elle aussi, d’une mère qui faisait penser à « la vieille Maugrabine » ; de Gastibelza, vint solliciter « l’éminent critique ». La gracieuse enfant s’imaginait faire de la peinture. D’un pinceau, qui semblait trempé dans du miel, elle léchait, en effet, de petites toiles, qui le plus souvent la représentaient elle-même, bien enlaidie… À cause de ses beaux yeux andalous et de sa passion sincère pour la peinture, mon père recommanda, le mieux qu’il put, la jeune artiste, et, très reconnaissante, la vieille Maugrabine, apporta un jour, dans un petit panier, un angora blanc, tout bébé, qui lui était né d’une noble chatte…

On baptisa le nouveau venu : Don Pierrot de Navarre, et ce fut un chat très aimé.

Il n’y avait alors à la maison aucun animal, sauf des oiseaux dans une grande volière,