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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/281

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le collier des jours

— Théophile, mais on prononce Toto, me répondit-il, en me faisant sauter presque jusqu’au plafond.

Une partie monstre, un peu violente pour nous, et qui emplit l’appartement de tumulte, s’organisa. Je ne sais trop en quoi consistait le jeu, ni comment il se fit que j’avalai un bouton de cuivre, ce qui arrêta net le tintamarre.

À cause du vert-de-gris, on était très inquiet, et on me fit avaler beaucoup de lait.

Rodolpho me parla des tantes, que je devrais bien aller voir, pour les distraire un peu. Elles avaient quitté la maison de la route de Châtillon. Maintenant, leur déménagement était fini ; elles étaient installées dans un appartement, rue du Grand-Montrouge, et il y avait un très grand jardin, un vrai parc.

J’y allai, en effet, passer quelques jours.

Je trouvai les tantes plus vives, et comme rajeunies, dans leurs robes noires. Cependant, elles semblaient ne savoir que faire de leur liberté, qui lui venait, pour la première fois, trop tard, malheureusement.

L’appartement, aux pièces vastes, aux larges fenêtres, se trouvait dans l’hôtel même des La Vallière, et le parc, commun à tous les locataires, était superbe. C’était au premier, et on avait vite fait de dégringoler l’escalier, pour aller courir sous les grands arbres.