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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/280

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LXVII




Un après-midi, Rodolpho, que je n’avais pas vu depuis bien longtemps, vint nous rendre visite. Il amenait avec lui un grand jeune homme, blond, qui portait encore l’uniforme de collégien, et qu’il nous présenta comme notre frère.

Notre frère !… On ne nous avait jamais parlé de lui. Je crus que Rodolpho se moquait de nous.

— Regarde-le donc, me dit-il, tu ne vois pas comme il ressemble au portrait de ta grand’-mère, qui est dans la chambre des tantes, à Montrouge.

Il avait, en effet, le nez aquilin, les yeux bleus, la carnation blanche et blonde, du portrait que je connaissais bien.

Il était notre frère, sans être le fils de notre mère, ce qui nous parut singulier, sans nous préoccuper davantage.

— Comment t’appelles-tu ?