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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/78

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XXII




Grand-père était très fier de son fils, célèbre depuis longtemps déjà, et il s’efforçait de me faire partager ce juste orgueil.

— Moi, je suis son père, toi, tu es sa fille ! disait-il, il faut tâcher de lui faire honneur. Ça ne sera pas en gaminant sur les routes… Que diable ! tâche d’apprendre à écrire, au moins, pour pouvoir tracer son nom.

— Mais, où était-il, ce père ?…

« Il voyageait. Il écrivait des livres. Il avait bien le temps de s’occuper d’une schabraque comme moi !… »

Ce fut dans une maison, où il vint pendant quelque temps dîner assez régulièrement, que je vis alors, quelquefois, mon père. Un monsieur B…, dont la Tatitata était la femme, ou la parente, car elle demeurait avec lui, donnait un dîner intime, chaque mois, je crois, en l’honneur de Théophile Gautier, et l’on m’amenait de Montrouge, pour le voir et qu’il me vît.