ques, avec un homme, dans le palais ! je périrai dans les supplices !
Elle se mit à courir avec effarement d’un bout à l’autre de la salle.
— Voyons, folle ! dit le poète, cache-moi quelque part.
— Oui ! oui ! dit la pauvre femme, en lui désignant le grand coffre d’ébène ; fourre-toi là dedans et ne bouge pas.
Ko-Li-Tsin se blottit dans le coffre, qui se referma sur lui. Il se trouva soudain dans le silence et dans l’obscurité.
— Me voici dans une position incommode et mélancolique, pensa t-il. Quels sont donc ces angles aigus qui me déchirent les jarrets ? Ah ! je me souviens ; je suis couché sur des pièces d’argenterie. Allons ! je crois le moment venu de composer mon poème philosophique.
Et il commença de méditer ; mais sa rêverie fut bientôt interrompue : il sentit qu’on enlevait sa cachette.
— Bien ! où m’emporte-t-on ? pensa-t-il.
Après une suite de balancements assez uniformes, des cahots réitérés et brusques firent comprendre au poète qu’il gravissait un escalier ; parfois il lui semblait qu’on reprenait un chemin uni, mais bientôt on montait encore.
— Ils m’élèvent aux pays d’en haut ! pensa-t-il.
Enfin Ko-Li-Tsin rebondit dans la boîte pleine de pointes aiguës. On venait de la poser à terre. Aucun