Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la secte du Lys Bleu qui complotaient jadis dans la Pagode de Koan-In, et qui sont venus rejoindre l’empereur élu.

Le Grand Bonze, conseiller intime de Ta-Kiang, pénètre sous la tente et dit :

— Le chef Gou-So-Gol tremble et s’humilie devant ton auguste porte.

— Laisse approcher, dit Ta-Kiang, le plus célèbre de mes guerriers.

Gou-So-Gol parait. C’est un jeune homme de haute taille, beau comme la pleine lune et brillant comme elle. Il marche, selon la mode des vainqueurs, avec des mouvements brusques et terribles.

Il s’agenouille et frappe la terre de son front.

— Parle, dit l’empereur.

— Unique Sublimité, dit Gou-So-Gol, qui se relève, le méprisable gouverneur de Sian-Hoa offre de nous donner cent mesures de perles, vingt chariots pleins d’or et les plus belles jeunes filles de la ville si nous voulons nous retirer sans bataille.

— Cette ville est prise depuis l’instant où notre tente s’est dressée en face d’elle, dit Ta-Kiang. De quoi s’avise le gouverneur de nous offrir une partie de ce qui est à nous tout entier ? Nous prendrons mille mesures de perles, cinquante chariots pleins d’or et les filles du gouverneur, si cela nous plaît. N’est-ce pas ton avis, ô le plus brave de mes chefs ?

— Auguste. Souverain, dit le guerrier, ta parole n’est-elle pas la sagesse et la vérité ? J’ai la gloire de penser comme toi. D’ailleurs en acceptant nous perdrions un joyeux combat, plein de ruissellements