Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/237

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rouges et un flamboyant incendie dans le ciel nocturne.

— Va donc, dit l’empereur, ô favori de Koan-Ti, va prendre cette ville et reviens promptement, afin que je puisse me diriger vers la Capitale, but de ma course, et enfin combler ma vaste ambition.

Gou-So-Gol se prosterne, puis se retire ; ses yeux étincellent, sa face fière rayonne.

L’empereur fait signe au Grand Bonze d’approcher.

— Quelles nouvelles sont venues de Pei-King ? dit-il.

— Depuis plus de cinq lunes Ko-Li-Tsin, sorti de prison, possède le trésor de Koan-In. L’envoyé de Ko-Li-Tsin a ajouté : « Bientôt l’empereur pourra entrer dans Pei-King. »

— Bientôt, dit Ta-Kiang. Que les jours sont longs !

Et son sourcil impérial se fronce.

Cependant Gou-So-Gol est sorti de la tente, levant les bras et poussant de grands cris. Plusieurs soldats s’élancent dans toutes les directions, et, répétant le cri du guerrier, convoquent les chefs principaux. Bientôt autour de Gou-So-Gol cent Tsian-Kiuns sont réunis.

— Écoutez, dit Gou-So-Gol, la parole sacrée de l’empereur.

Tous les chefs se prosternent respectueusement.

— Va ! m’a-t-il dit, prends cette ville, qui est à nous déjà. Emporte mille mesures de perles, cinquante chariots pleins d’or, toutes les filles qui te