Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/344

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— Tu es la veuve d’un époux illustre.

Puis il marcha vers le bourreau.

— Mon époux ! cria Tsi-Tsi-Ka, ne meurs pas !

Et la foule, tendant les bras vers le poète, répéta :

— Ne meurs pas ! ne meurs pas !

Mais Ko-Li-Tsin dit au bourreau :

— Mes amis m’attendent, hâte-toi.

Et bientôt le bourreau montra aux assistants la tête du poète. Elle souriait.

En ce moment le soir venait. Une vapeur chaude s’élevait du carrefour. Çà et là, sur l’azur pâle du ciel, il semblait qu’on vît des éclaboussures de sang. Devant le soleil un grand nuage s’effrayait dans la lumière. Il avait la forme d’un animal cabré fait de fumée, de sang et d’or. Sinistre, il descendait au milieu d’un incendie.

C’était le coucher du Dragon.