Page:Gautier - Le Dragon Impérial, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/97

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Gloires Intellectuelles, où Kong-Pou-Tzé est honoré, le Monument de la Paix Parfaite, qui enferme la table généalogique des ancêtres de l’empereur et les instruments de labourage employés dans les cérémonies religieuses ; la Salle de la Tranquillité Certaine, où, le premier jour de chaque année, les lettrés viennent en grande cérémonie présenter au Fils du Ciel une biographie de son père ; le Palais des Livres, plusieurs somptueuses pagodes et le pavillon où sont contenus, précieux et redoutés, les vingt-cinq sceaux impériaux. Enfin, par un portique d’albâtre rouge, on entre dans la Cour de la Splendeur. Là, monte vers le Ciel le palais de la Souveraine Concorde. Carré, à pans coupés, il se compose de neuf terrasses qui se superposent en se rétrécissant. À chaque étage une toiture couverte d’émail bleu et garnie de clochettes en porcelaine protège une plate-forme de marbre blanc où brûlent sans cesse des parfums doux dans des cassolettes, auprès de géantes grues de bronze ; les parois des murs extérieurs, revêtues de carreaux de faïence aux couleurs vives et brillantes, imitent les innombrables facettes d’une pierre précieuse, et tout l’édifice scintille merveilleusement. C’est au faîte de la plus haute des neuf terrasses que repose la grande Salle de la Souveraine Concorde, où le trésor impérial sommeille dans un large coffre de laque placé sur une estrade et sanctifié par ce caractère : Tchin. Aux jours de fêtes officielles tous les hauts fonctionnaires s’étagent selon leur grade, sur ces neuf terrasses, en