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IV

Le Pharaon arriva devant son palais, situé à peu de distance du champ de manœuvre, sur la rive gauche du Nil.

Dans la transparence bleuâtre de la nuit, l’immense édifice prenait des proportions encore plus colossales et découpait ses angles énormes sur le fond violet de la chaîne libyque avec une vigueur effrayante et sombre. L’idée d’une puissance absolue s’attachait à ces masses inébranlables, sur lesquelles l’éternité semblait devoir glisser comme une goutte d’eau sur un marbre.

Une grande cour entourée d’épaisses murailles ornées à leur sommet de profondes moulures précédait le palais ; au fond de cette cour se dressaient deux hautes colonnes à chapiteaux de palmes, marquant l’entrée d’une seconde enceinte. Derrière les colonnes s’élevait un pylône gigantesque composé de deux monstrueux massifs, en-