Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/177

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fibres de palmier, et se mit à la recherche de sa maîtresse.

Elle la chercha d’abord sous les portiques des deux cours, pensant que, ne pouvant dormir, Tahoser était peut-être allée respirer la fraîcheur de l’aube le long de ces promenoirs intérieurs.

Tahoser n’y était pas.

« Visitons le jardin, se dit Nofré ; elle aura peut-être eu la fantaisie de voir briller la rosée nocturne sur les feuilles des plantes et d’assister une fois au réveil des fleurs. »

Le jardin, battu en tous sens, ne contenait que la solitude. Allées, tonnelles, berceaux, bosquets, Nofré interrogea tout sans succès. Elle entra dans le kiosque situé au bout de la treille ; point de Tahoser. Elle courut à la pièce d’eau où sa maîtresse pouvait avoir eu le caprice de se baigner, comme elle le faisait quelquefois avec ses compagnes, sur l’escalier de granit descendant du bord du bassin jusqu’à un fond de sable tamisé. Les larges feuilles de nymphæas flottaient à la surface et ne paraissaient pas avoir été dérangées ; les canards plongeant leurs cols d’azur dans l’eau tranquille y faisaient seuls des rides, et ils saluèrent Nofré de leurs cris joyeux. La fidèle suivante commençait à s’alarmer sérieuse-