Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/188

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tant des formes bizarres et chimériques, des monceaux d’aromates de tous les pays, des blocs d’ébène ; des étoffes précieuses si fines que la pièce eût passé par un anneau ; des plumes d’autruche noires et blanches, ou coloriées de diverses teintes ; des défenses d’éléphant d’une monstrueuse grosseur, des coupes en or, en argent, en verre doré, des statuettes excellentes, tant pour la manière que pour le travail.

Dans chaque chambre, le Pharaon fit prendre la charge d’un brancard porté par deux esclaves robustes de Kousch et de Schéto, et, frappant des mains, il appela Timopht, le serviteur qui avait suivi Tahoser, et lui dit :

« Fais porter cela à Tahoser, fille de Pétamounoph, de la part de Pharaon. »

Timopht se mit en tête du cortège, qui traversa le Nil sur une cange royale, et bientôt les esclaves arrivèrent avec leur charge à la maison de Tahoser.

« Pour Tahoser, de la part de Pharaon », dit Timopht en heurtant la porte.

À la vue de ces trésors, Nofré manqua de s’évanouir, moitié peur, moitié éblouissement ; elle craignait que le roi ne la fit mourir lorsqu’il apprendrait que la fille du prêtre n’était plus là.