Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/265

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tions hiéroglyphiques en expliquaient le sens.

Au milieu de la chambre, sur une table que supportaient des captifs liés par les coudes, sculptés si habilement qu’ils paraissaient vivre et souffrir, s’épanouissait une énorme gerbe de fleurs dont les émanations suaves parfumaient l’atmosphère.

Ainsi, dans cette chambre magnifique qu’entouraient les effigies de ses aïeux, tout racontait et chantait la gloire du Pharaon. Les nations du monde marchaient derrière l’Égypte et reconnaissaient sa suprématie, et lui commandait à l’Égypte ; cependant la fille de Pétamounoph, loin d’être éblouie de cette splendeur, pensait au pavillon champêtre de Poëri, et surtout à la misérable hutte de boue et de paille du quartier des Hébreux, où elle avait laissé Ra’hel endormie, Ra’hel maintenant l’heureuse et seule épouse du jeune Hébreu.

Pharaon tenait le bout des doigts de Tahoser debout devant lui, et il fixait sur elle ses yeux de faucon, dont jamais les paupières ne palpitaient ; la jeune fille n’avait pour vêtement que la draperie substituée par Ra’hel à sa robe mouillée pendant la traversée du Nil ; mais sa beauté n’y perdait rien ; elle était là demi-nue, retenant d’une