Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/54

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une effigie d’Osiris, la barbe nattée, semblait veiller sur le sommeil du mort. Deux statues de femme coloriées se dressaient à droite et à gauche de la tombe, soutenant d’une main sur leur tête une boîte carrée, et de l’autre, appuyé à leur flanc, un vase à libations. L’une était vêtue d’un simple jupon blanc collant sur les hanches et suspendu par des bretelles croisées ; l’autre, plus richement habillée, s’emboîtait dans une espèce de fourreau étroit papelonné d’écailles successivement rouges et vertes.

À côté de la première, l’on voyait trois jarres primitivement remplies d’eau du Nil, qui en s’évaporant n’avait laissé que son limon, et un plat contenant une pâte alimentaire desséchée.

À côté de la seconde, deux petits navires, pareils à ces modèles de vaisseaux qu’on fabrique dans les ports de mer, rappelaient avec exactitude, celui-ci, les moindres détails des barques destinées à transporter les corps de Diospolis aux Memnonia ; celui-là, la nef symbolique qui fait passer l’âme aux régions de l’Occident. Rien n’était oublié, ni les mâts, ni le gouvernail, composé d’un long aviron, ni le pilote, ni les rameurs, ni la momie entourée de pleureuses et couchée sous le naos, sur un lit à pattes de lion, ni les figures allégo-