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le second rang du collier

inépuisable et dont elle ne calcule pas les effets, encore moins les ravages.

La princesse a toujours été heureuse ; la fortune, la naissance, la position, la beauté, l’esprit, elle a tout reçu du ciel ; un seul malheur l’a frappée en sa vie, la perte d’un mari qu’elle aimait tendrement, bien qu’il ne fût pas pour elle tout à fait ce qu’elle méritait et ce qu’elle avait le droit d’attendre.


Rien que pour ce portrait, — tracé on dirait presque avec émotion, — qui fixe une si séduisante figure, ce livre vaudrait d’être sauvé de l’oubli. Dans la suite du volume, l’auteur cite ce mot de Théophile Gautier : « On est discret en amour, par volupté. » Et ailleurs il raconte un épisode du bal travesti donné par la comtesse Walewska :


Je fus aussi attaquée par un masque en manteau vénitien que je nommerai sur-le-champ : ce nom est célèbre parmi les plus illustres ; c’est T. G. ; il me fit des compliments sur mon costume de Salammbô que j’avais tâché de rendre le plus exactement possible et il causa longtemps avec moi. C’est un plaisir qu’il me donne souvent et dont je sens tout le prix.


Le livre intitulé : Une Saison à Paris, fut édité par Dentu ; mais, au dernier moment la princesse ne voulut pas se décider à le mettre en vente et prit toute l’édition, qu’elle distribua, comme elle le voulut.

Puis cette étoile vagabonde s’envola de Paris, alla rayonner en d’autres cieux ; mais elle revint, toujours fantasque, toujours fidèle à ses amis. Paris de nouveau s’occupa d’elle, de son luxe, de ses bi-