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LE COLLIER DES JOURS

Et je marche, à présent, fier et heureux, par de nouveaux sentiers,
Dans le royaume estival de la grâce…

Quel mot pourrait donc te faire comprendre
Tout ce que tu es pour moi ?
Si je peux à peine exprimer le peu que je suis,
Toi, au contraire, tu es roi en tout.
Aussi la lignée de mes œuvres repose-t-elle en toi,
Dans une paix bien heureuse.
Et, puisque tu as comblé tous mes espoirs,
Délicieusement j’ai renoncé à l’espoir.

Donc je suis pauvre, je ne garde qu’une chose,
La foi à laquelle s’unit la tienne :
C’est elle, la puissance qui fait que je me montre fier,
C’est elle qui saintement trempe mon amour.
Mais si, partagée, cette foi est encore à moitié mienne,
Elle serait tout entière perdue pour moi si elle venait à te manquer
Ainsi, c’est toi seul qui me donnes la force de te remercier
Grâce à ta foi royale et sans défaillance.


Nous avons beaucoup peiné pour parfaire cette traduction qui ne nous satisfait pas entièrement. Mais le temps a passé, voici que le train ralentit sa marche : c’est Munich, — München !

Hors de la gare, l’omnibus qui nous emmène vers l’Hôtel des Trois Rois Mages est obligé