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XLI



Nous avions loué des chambres meublées dans la Maximilianstrasse, qui est vraiment une rue très belle, étonnamment large, animée, bordée d’élégantes boutiques aux devantures amusantes. Elle commence au cœur de Munich, devant le Théâtre Royal et, après un parcours d’un kilomètre et demi, aboutit à l’Isar, une très impétueuse rivière, qui court comme une folle sur de grandes dalles, taillées, à ce qu’il semble, de main d’homme. Ces dalles forment, par de brusques cassures, comme des marches géantes d’où l’eau se précipite en cascades. Nous croyions bien ce torrent pas navigable ; mais, une fois, un spectacle imprévu nous démontra qu’il l’était.

Il faisait très chaud, ce jour-là, et nous nous en allions par groupes, tout doucement, vers