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Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/187

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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

soirées, sans prévenir ! Maintenant que nous vous avons découverts, nous vous emmenons tous. Venez, venez, vous ferez des charades : nous sommes si curieux de voir cela !

— Des charades !

Comment savent-ils ? et croient-ils vraiment que nous irons jouer des charades, en ville ?…

— Mais, chère madame, lui dis-je, c’est tout à fait entre nous, et comme on jouerait aux jeux innocents, que nous nous récréons ainsi : nous perdrions tout notre entrain si cela devenait sérieux.

On insiste, on supplie, mais nous restons fermes et inébranlables. Nous déclarons considérer tous ceux qui sont venus à nous comme nos hôtes : c’est nous qui devons les recevoir, et qu’ils nous excusent de ne pouvoir le faire que dans un café.

Voici que l’on nous ouvre une salle déserte, qui s’illumine, et tout ce beau monde, très amusé, y entre sous les regards surpris et admiratifs des consommateurs. Les dames laissent glisser leur sortie de bal et montrent des épaules nues dans des toilettes claires. Les messieurs sont en frac.

Nous connaissons à peine la plupart des per-