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Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/211

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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

voix, de nouvelles personnes, de même tournure, tombent des hauteurs et oscillent dans des attitudes lamentables de noyées. Bientôt les mannequins sont tirés en arrière, et les vraies chanteuses, debout sur des portants, à demi cachées par des découpures de rochers, paraissent et agitent leurs bras, pour simuler la nage ; puis elles s’en vont, les filles du Rhin artificielles reviennent et gigotent désespérément autour du quinquet fumeux.

Quelle dérision !… On n’oserait pas montrer cela au guignol des Champs-Élysées.

Après le changement à vue, d’une maladresse invraisemblable, un tout petit Walhalla, pareil à un château de cartes, apparaît sur une montagne. Wotan a l’air d’un chemineau qui dort à la belle étoile. Dès qu’il chante, pourtant, la magnifique voix de Betz fait tout endurer ; on ne regarde plus le ridicule paysage, et comme, dans ce tableau, il n’y a pas de trucs difficiles, on peut écouter la suite des scènes, jusqu’à la descente au Nibelheim.

Là, par exemple, l’intendance prend sa revanche.

Un pschuit formidable et continu couvre, tout à coup, les voix et l’orchestre. Qu’est-ce que