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LE COLLIER DES JOURS

— Eh bien, soit ! Jouons une charade !

— Ah ! enfin !… Nous devons tout préparer et convenir de tout, avant le souper. Laissez-moi porter la bonne nouvelle à madame Cosima, et, ensuite, bien vite à l’œuvre !…

— Je vois que vous avez trouvé, dit Cosima, quand je reviens auprès d’elle.

— Oui : nous jouerons une charade.

— Une charade ? parfaitement !… Je ne sais pas exactement ce que c’est, mais j’ai l’idée que c’est très bien.

— Par exemple, il faut risquer le pillage de votre garde-robe.

— Je le risque : on va vous ouvrir les armoires et les tiroirs. Ne ménagez rien, excepté pourtant mon châle indien, auquel je tiens beaucoup… Seulement il faudra m’expliquer exactement ce que vous allez faire, pour que je l’explique à Wagner : sans cela, il se torturerait l’esprit pour comprendre… Je suis sûre qu’il n’a aucune notion de ce que peut être une charade !

Le salon était désert : il nous fut possible, à Richter, à Servais et à moi, de nous réunir, dans le plus grand mystère, autour du piano, pour méditer, combiner et discuter notre folie.

La musique devait nous être d’un grand se-