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IV



Combien cette seconde journée, qui se levait toute bleue et ensoleillée, était riante pour nous ! Quelle plénitude de joie ! quel avenir glorieux ! Nous connaissions Richard Wagner et il nous connaissait ! « Venez demain de bonne heure », nous avait-il dit ; cela, c’était plus et mieux que de la politesse : les disciples plaisaient au maître, nous en avions le pressentiment délicieux.

Mais il fallait, tout de même, ne pas arriver trop tôt à Tribschen, et jusqu’à une heure convenable, trouver le moyen d’occuper le temps.

Villiers, qui voulait être très beau, s’était mis en quête d’un coiffeur et fixa son choix sur un certain M. Frey.

Une fois installé, la serviette au cou, les joues barbouillées d’écume de savon, le patient, tout à son rêve, se souvint d’une phrase de