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Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/61

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XII



Mes compagnons, ayant des articles à écrire, étaient restés, ce jour-là, à l’Hôtel du Lac ; j’arrivai seule à Tribschen, très peu après le dîner de deux heures, avec l’inquiétude de venir, peut-être, trop tôt.

Le ciel pur faisait le lac tout bleu et les fraîches verdures des rives se miraient, comme d’ordinaire, dans l’eau tranquille. Je débarquai à la pointe du promontoire, tout au bout du jardin, sous le petit hangar qui abritait les marches de bois. Comme il n’y avait ni porte, ni portier, ni cloche, je pus entrer sans avoir été signalée ; tout doucement, je commençai de gravir vers la maison, et, craignant de trouver mes hôtes encore à table, je fis un assez long détour. Je pris un charmant sentier, très ombreux, qui suivait le rivage du lac ; il s’escar-