à livrer le meurtrier de ton ambassadeur. Il affirme qu’il l’a envoyé à Rome, afin que le pape le relève de son crime.
— Raschid, dit le chambellan, ta pensée est ailleurs : tu n’écoutes pas.
— Si !… si !… Il l’a envoyé à Rome. Ensuite.
— Je me suis assuré, continua le frère, que personne n’est parti pour Rome, aucun navire n’a quitté les ports. Le Grand Maître du Temple a menti.
— L’envoyé franc est-il retourné vers le roi ?
— Nul ne peut nous devancer, seigneur, tu le sais. Mais Milon de Plancy ne songeait pas encore au retour : il fait, là-bas, bonne chère et s’enivre jusqu’à perdre le sens. Je le crois, d’ailleurs, traître à son roi et occupé à ourdir quelque complot, en compagnie d’un Templier qui ne le quitte guère.
— Le nom de ce Templier ?
— Gauthier du Mesnil, un homme fort laid et borgne. Deux de nos frères surveillent leurs actes pour t’en rendre compte. J’ai tout dit, maître.
— C’est bien. Retire-toi !
Et, quand il fut sorti, le prince dit à Dabboûs :
— Il faut faire savoir à l’instant au roi Amaury,