Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/247

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Mais lui, dans une angoisse, cherchait, plein d’impatience, au delà d’elles, il ne savait quoi. Pourtant, il en était certain, elles lui voilaient l’absolu bonheur.

Devant son dédain, elles pleurèrent, tordirent leurs beaux bras et leurs doigts frêles ; puis, fâchées, l’éclaboussèrent de gouttes d’eau et de larmes. Il eut alors les mains pleines de diamants. Elles plongèrent et disparurent sous l’onde devenue opaline, et lui, déjà, les oubliait à regarder le diamant impénétrable se livrant avec amour à l’intangible lumière.

Il releva les yeux devant une haute porte, belle et sévère, où, sur les battants fermés, une inscription flamboyait :


« LE SAVANT, DANS, SES ŒUVRES, VIT LONGTEMPS APRÈS SA MORT.

« L’IGNORANT EST MORT, MÊME PENDANT QU’IL MARCHE SUR TERRE. »


La porte s’ouvrit, et la musique d’harmonieuses pensées embauma l’air. Il n’y avait, là que des livres, antiques ou récents ; des écrits, tracés en vermillon, en or, en azur, sur le vélin ou la soie,