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Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/36

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— C’est que Dieu te protège contre nous », répondirent les émirs tout tremblants. Très penauds, ils s’en retournèrent vers leur maître. Saladin dut lever le siège et, poursuivi par l’ennemi, abandonner, tout son équipage de guerre. Maintenant, il recherche l’alliance du Prince des Montagnes ; mais il ne l’a pas obtenue jusqu’à présent. Et qui sait ce que me veut cet ambassadeur ?

— Comment, sire, il songerait à devenir votre allié ? dit Hugues de Césarée.

Et Sybille s’écria, toute scandalisée :

— Un magicien !

— Dieu l’éclairera peut-être d’un rayon de la vraie foi, dit l’archidiacre : on m’a rapporté qu’il s’est fait instruire dans notre sainte religion.

— Il se ferait chrétien ?

— Je n’en crois rien, dit le roi. Le Prince des Montagnes est sans doute, comme toi Guillaume, empressé de s’instruire sur toutes choses : il a voulu connaître notre doctrine. Songe donc qu’il est, lui-même, dieu et que c’est là un état qu’on ne doit pas vouloir changer.

— Ce n’est donc pas un sectateur de Mahom ? demanda Tiennette.

— Ah ! sur cela, interrogez le chancelier. C’est