Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/62

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tions disparates, dont le désordre était dominé par la puissante coupole qui recouvrait le Saint-Tombeau.

La façade de la Basilique apparaissait, dans un angle, au fond de la place pavée de marbre, massive et simple dans son ensemble, avec une double porte, presque en plein cintre, aux arcades formées de trois archivoltes, s’appuyant sur de minces colonnes et surmontée de deux grandes fenêtres. Au-dessous des tympans étaient des bas-reliefs, si merveilleusement sculptés que l’on n’avait encore rien vu de pareil, et que les personnages, à ce que chacun disait, semblaient vivants. Ces bas-reliefs représentaient des sujets pris au Nouveau Testament : la Cène, l’Entrée à Jérusalem, Lazare sortant du tombeau. La résurrection avait lieu devant un groupe de spectateurs, que l’odeur de la mort incommodait, sans doute, car tous se bouchaient le nez. À côté de l’église, en retour sur le parvis, montait le clocher neuf, carré, percé d’ogives, terminé par des créneaux et un dôme octogonal. Au moment où le comte de Césarée franchissait le portail de la cour, le bruit d’une violente altercation l’arrêta sur le seuil, dans un sursaut de surprise et de colère.