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LES CHOSES SE COMPLIQUENT.

monienne. Sois prolixe et raconte-moi par le menu tout ce que tu sais de cette infante.

— Je vais me conformer aux ordres de Sa Seigneurie, répondit maître Bilot en s’inclinant. Mon cellier, ma cuisine, ma langue sont à sa disposition. Isabelle est une comédienne qui appartient à la troupe du seigneur Hérode présentement logé à l’hôtel des Armes de France.

— Une comédienne, dit le jeune duc avec un air de désappointement, je l’aurais plutôt prise à sa mine discrète et réservée pour une dame de qualité ou bourgeoise cossue que pour une baladine errante.

— On peut s’y tromper, continua Bilot, la demoiselle a des façons fort décentes. Elle joue le rôle d’ingénue au théâtre et le continue à la ville. Sa vertu, quoique fort exposée, car elle est jolie, n’a reçu aucune brèche et aurait le droit de se coiffer du chapeau virginal. Nulle ne sait mieux éconduire un galant par une politesse exacte et glacée qui ne laisse pas d’espoir.

— Ceci me plaît, fit Vallombreuse, je ne hais rien tant que ces facilités trop ouvertes et ces places qui battent la chamade, demandant à capituler devant même qu’on ait donné l’assaut.

— Il en faudra plus d’un pour emporter cette citadelle, dit Bilot, quoique vous soyez un hardi et brillant capitaine peu habitué à rencontrer de résistance, d’autant qu’elle est gardée par la sentinelle vigilante d’un pudique amour.

— Elle a donc un amant, cette sage Isabelle ! s’é-