— Qui est-ce qui fait un tel tintamarre à une pareille heure ? cria-t-elle.
Une voix d’homme reprit aussitôt :
— André, viens donc par ici et charge ta carabine.
— Quoi ! quoi ! s’écria Pavel, est-ce ainsi que l’on reçoit un vieil ami ? Un coup de fusil, comme tu y vas ! C’est moi Paul Pétrovitch, ton camarade, ton beau-frère. Eh bien, en voilà une réception !
— Paul Pétrovitch ! Paul Pétrovitch ! est-ce possible ? par une nuit pareille, que la neige est épaisse comme la hauteur d’un homme !
— Allons, ne vas-tu pas t’émerveiller jusqu’à demain et me laisser geler à la porte ?
Une autre fenêtre s’était ouverte.
— Ne sortez pas, mon père, le froid est trop vif, dit une voix jeune et forte, je vais descendre et ouvrir à Pavel.
Bientôt la cour s’éclaira, des ombres et des lueurs brusques coururent sur la façade de la maison et la porte s’ouvrit.
— Soyez le bienvenu, Pavel Pétrovitch ! dit le jeune homme en posant sa lanterne à terre pour écarter le second battant de la porte.
— Bonsoir, André, bonsoir, tu vas mettre mes chevaux à l’écurie.