Page:Gautier - Les Cruautés de l'Amour, E. Dentu, 1879.djvu/179

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III


Lon-Foo traversa avec assurance la place de Li-cou-li et s’enfonça dans une rue. Il faisait une nuit profonde ; le ciel était couvert ; aucune lumière ne brillait à aucune fenêtre. La jeune fille ne savait où elle allait ; elle marchait rapidement tâtant le mur de la main, trébuchant quelquefois, mais ne s’arrêtant jamais ; elle s’engagea bientôt dans un enchevêtrement de ruelles étroites qui ne dormaient pas encore ; on entendait des bruits de voix, des rires ; des filets de lumière filtraient sous les portes, les papiers huilés des fenêtres s’éclairaient vaguement. Lon-Foo, un peu effrayée, avançait avec hésitation. Cependant, elle se hasarda à regarder par une fissure à l’intérieur d’une de ces maisons sourdement bruyantes :