foi, parfaitement raison. Vont-ils être furieux, mes chers persécuteurs !
— Ne craignez-vous pas, chère demoiselle, dit Ivan, qu’ils ne profitent de votre absence pour gaspiller votre fortune ?
— Sois tranquille, Ivan, je serai là, dit Pavel. Je suis l’intendant du domaine et tout passe par mes mains. Je ne reste là-bas que pour veiller sur l’ennemi : sans cela me séparerais-je de ma chère maîtresse ? Non, Pavel Pétrovitch ne ferait pas cela ; il ne quitterait pas celle qu’il a fait sauter sur ses genoux.
— Allons, ne sois pas triste, Palouwcha, dit la jeune fille, dans un an et demi je suis majeure, et alors tout changera à la maison.
— En attendant, je serai content de vous savoir heureuse, dit Pavel. Mais hâtons-nous, le temps passe, il faut arriver avant le jour.
André remit son bonnet fourré, serra sa touloupe autour de lui et prenant sa lanterne retourna dehors.
Le traîneau fut bientôt attelé.
— Adieu ! barynia, adieu ! qui sait quand nous nous reverrons ! dit Pavel, en baisant la robe de sa maîtresse ; mais celle-ci lui tendit sa main qu’il porta à ses lèvres avec une respectueuse tendresse.