Page:Gautier - Les Grotesques, 1856.djvu/296

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L’écriture est une espèce de ronde négligée et courante ; les caractères ont un aspect net et propre ; bien en harmonie avec la personne et les ouvrages de Chapelain. C’est l’écriture d’un savant plutôt que celle d’un poète.

L’opinion émise par madame la duchesse de Longueville eut bientôt de nombreux partisans. — Seulement ils s’accordaient bien pour dire que cela était parfaitement ennuyeux, mais ils ne convenaient pas à beaucoup près que cela fût parfaitement beau. — Les grenouilles du marais se mirent à coasser de la belle façon dès qu’elles reconnurent que ce qu’elles avaient pris si longtemps pour un roi n’était, au bout du compte, qu’un débonnaire et inoffensif soliveau. On sauta sur l’idole, et l’on ne se fit pas faute de lui insulter et de la gâter outrageusement. Les épigrammes et les pamphlets de pleuvoir dru comme grêle, si bien que le pacifique Chapelain, mal consolé par les mille écus de surcroît du généreux duc de Longueville, perdit patience, et répliqua aux aggresseurs par une lettre à Éraste, qui n’est autre que Linière. Il démontre d’abord l’absurdité qu’il y a à critiquer son poème. Ensuite il lui reproche surtout de s’être vanté d’avoir mis de son parti l’incomparable Doralise ; ce qui est aussi faux qu’il est vrai que ses yeux sont les plus beaux du monde. Il lui montre aussi que son langage a des trivialités et des bassesses qui rebutent et qu’on ne souffrirait pas chez des personnes de condition, mais tout au plus chez de petits bourgeois ou des hobereaux de province ; il prouve qu’il n’entend rien en logique et qu’il n’est pas non plus très-fort en poétique. Quant à ses