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X.

PAUL SCARRON.


Dans les époques classiques, lorsque les écrivains s’efforcent de retrouver par l’étude les lignes simples et sévères des anciens poètes, ils retombent souvent dans un excès fâcheux, dans l’ennui, dans la sécheresse. Une idée de fausse noblesse semble les poursuivre, le familier les effraye, ils écrivent dans un dialecte savant comme celui des brahmes de l’Inde. Le bon goût est une belle chose ; cependant il n’en faudrait pas abuser : à force de bon goût, on arrive à se priver d’une multitude de sujets, de détails, d’images et d’expressions qui ont la saveur de la vie. La belle et riche langue du xvie siècle, blutée et vannée par des mains trop méticuleuses, pour quelques