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LES PRINCESSES D’AMOUR

— Puisqu’il donne tout, les cadeaux sont superflus, dit Ko-Mourasaki.

— Le prince a acheté ma liberté, jusqu’à un jour fixé, où il doit revenir pour m’emmener, dit l’Oiseau-Fleur ; si, par un malheur, dont le ciel me garde ! il était retenu loin de moi, retombée dans l’esclavage, on voudra me contraindre à être infidèle ! Alors ce poignard sera la clé de ma prison ; grâce à lui, je pourrai m’évader d’ici, aller attendre mon bien-aimé dans le séjour des ombres.

Il y eut un silence. Toutes les belles oïrans étaient pensives, et Ko-Mourasaki, penchée sur le poignard, l’examina avec attention.

Les kamélos, jeunes servantes de douze à treize ans, avaient apporté les boîtes à fumer et servi le thé. On se