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LES PRINCESSES D’AMOUR

passa de l’une à l’autre le brasero, et de minces spirales bleues montèrent vers le plafond.

Ko-Mourasaki regardait toujours le poignard ; elle l’avait tiré à demi de sa gaîne et essayait le tranchant sur son doigt mignon. Puis, d’un mouvement vif, elle éteignit l’éclat cruel de la lame dans l’ombre du fourreau et dit d’une voix grave :

— La mort !… La mort volontaire, permettant d’éluder un ordre tyrannique, qui nous humilie, c’est Elle seule qui nous rend un peu de vraie noblesse, à nous, pauvres simulacres de princesses que nous sommes !

Petit Papillon frappait ses mains l’une contre l’autre, avec épouvante :

— Mais c’est affreux de se faire mou-