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LES PRINCESSES D’AMOUR

mortes au cercueil, sont couchées dans les coffres parfumés. Qui donc les réveillera ? Quand donc, la houle bruissante des satins et des brocarts, ondulera-t-elle encore, sur la blancheur neigeuse des nattes fines ?

« Hélas ! il semble bien que tout est fini. La perspective des salles, par les châssis entr’ouverts, reste toujours vide. Seul, le messager que guette l’anxiété, parfois, apparaît au loin sur la lumière des jardins, s’avance et se prosterne, apportant de confuses nouvelles.

« Oh douleur ! il n’est plus le temps, où nous savourions chaque heure comme un fruit mûr ; ou quelque fête de l’esprit, était le cœur de chaque jour. Alors, aucune grâce de nos manières, aucune inflexion de notre beauté, n’était sans