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LES PRINCESSES D’AMOUR



En pleine nuit, c’est le départ des combattants. Un bruissement, pareil à celui de la mer, emplit les jardins ; par instants, des appels de trompette éclatent, et, de tous côtés, des lueurs rouges jouent l’incendie.

« Je ne puis y tenir ! Cachant ma tête dans l’enroulement d’un voile sombre, par des chemins détournés, je cours aux remparts et j’en gravis la pente. Beaucoup de mes compagnes ont fait comme moi, et nous nous serrons, en un groupe tremblant. Oh ! l’extraordinaire spectacle ! à la clarté confuse des torches résineuses et des lanternes blasonnées. Depuis deux cents ans, que régnait la