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LES PRINCESSES D’AMOUR

le bois de bambous. Il m’est apparu, à la faible lueur de la lune décroissante.

« À ma vue, son beau visage sévère s’est adouci… J’ai tendu les bras. Je me suis penchée, par dessus la balustrade, tandis que, s’aidant des branches et des poutres, il se soulevait jusqu’à moi.

« Ah ! quel long baiser éperdu et avide !… Nous y avons bu, d’un seul coup, toutes les délices de l’amour.

« — Ma mort sera embaumée de toi ! a-t-il dit.

« Et il s’est enfui !…

« — Pour jamais ! pour jamais !

« Sur mon cœur, à grands coups, comme sur une cloche, heurtent ces mots.

« — Pour jamais ! pour jamais !