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LES PRINCESSES D’AMOUR

il ouvrit brusquement les yeux, comme éveillé par mes sanglots, des yeux où vivaient une flamme de colère effrayante. Il me vit, il me reconnut. Ses lèvres, déjà closes sur l’éternel silence, s’entr’ouvrirent, un souffle précipité souleva sa poitrine, il voulait parler.

Terrassant ma douleur, je mis mon oreille à sa bouche…

— Si tu m’aimes, venge ma mémoire. Un homme de Hikone, un lâche, m’a frappé par derrière, pendant que, blessé déjà, je luttais contre un loyal adversaire. Celui-ci, devant cette action, avec dédain, s’est détourné, et j’ai pu saisir l’infâme à la gorge, le voir en face. Les forces m’ont trahi. Venge-moi, et, après, viens me rejoindre, pour l’éternel amour !…

— L’homme ! l’homme ! son nom ?