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LES PRINCESSES D’AMOUR

cela, en nous suppliant de ne pas l’abandonner.

— Oh ! donne-moi sa lettre !

Yamato leva les bras au ciel.

— Il s’agit bien de cela ! s’écria-t-il. Soupirs et pleurnicheries sentimentales, sur un rouleau de papier, voilà tout ce dont est capable un amant au désespoir. Je n’ai pas nagé dans l’eau du fossé, je n’ai pas escaladé le mur crénelé, j’ai franchi le pont et je suis entré par la porte, et les samouraïs de service, ou plutôt les concierges qui en tiennent lieu, m’ont traîné devant le vénérable seigneur de Kama-Koura, qui, en me voyant, a froncé ses nobles sourcils.

— Tu as osé braver mon père ?

— Le braver ! j’étais aussi plat que le chien battu, qui rampe aux pieds de