Page:Gautier - Les Princesses d’Amour.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
LES PRINCESSES D’AMOUR

aux pieds que par un cordon bouclé sur l’orteil.

L’escalier, d’un bois charmant soigneusement lustré à la cire, était malaisé à monter, ainsi chaussé, le prince trébuchait, et, les jeunes filles, avec beaucoup de grâce et de réserve, le soutinrent jusqu’au palier.

On le fit entrer dans le salon d’honneur. Là, il retrouva tout à fait l’aménagement du palais seigneurial : les cloisons décorées de délicates peintures, les nattes blanches, les tapis bleus en poils de chèvre, les coussins brodés, les somptueux paravents, les étagères chargées d’objets exquis, les vases de bronze où s’épanouissent des bouquets savamment combinés ; tout, jusqu’au subtil et chaud parfum flottant dans l’air.