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LES PRINCESSES D’AMOUR

de l’être par les inflexions si tendres de cette voix, il ne s’étonnait pas des choses singulières qu’il entendait, très vaguement, d’ailleurs.

Comme elle s’était tue, il balbutia :

— J’étais venu pour voir le prince, votre père, afin de solliciter de lui une faveur… oui, une très grande faveur… celle de voir le précieux manuscrit… vous savez… le manuscrit de ce philosophe si fameux. J’ai oublié son nom ; mais le manuscrit est inédit, c’est un vrai trésor ! On m’a dit que vous, fille bien-aimée du savant prince… oh oui, bien-aimée !… vous pouviez seule intercéder pour moi… vous seule, car il est bien certain qu’il n’y a que vous au monde !