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LES PRINCESSES D’AMOUR

ment, un outa du poète Oukou, célèbre depuis le neuvième siècle :

 « Qu’il meure sur l’heure
Le traître !… avions-nous juré.
C’est pourquoi je pleure,
Car l’infidèle adoré,
Le ciel va vouloir qu’il meure.

San-Dai prit le pinceau des mains de la jeune servante et, déroulant le papier soyeux, il écrivit le premier. D’une écriture aussi belle que celle du prince, dans des termes rares et élégants, l’Oiseau-Fleur écrivit, à son tour, le serment sacré.

Les danses et les chants reprirent alors, avec plus de langueur et de fièvre : le saké avait circulé, et coulé abondamment, toutes les têtes étaient trou-