Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/102

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rez qu’il est déraisonnable de jucher dans une avant-scène des Français un beau de la nouvelle école, et cela un jour de représentation classique. Vous direz que c’est le besoin de le faire voir à mon héros Daniel Jovard qui m’a fait employer ce ressort forcé. Vous direz plusieurs choses et beaucoup d’autres.


Je m’en soucie auMais… foi de gentilhomme,
Je m’en soucie autant qu’un poisson d’une pomme.


Car je tiens dans une des pochettes de ma logique, pour vous la jeter au nez, la plus excellente raison qui ait jamais été alléguée par un homme ayant tort.

Voici donc le motif triomphant pour lequel Ferdinand de C*** se trouvait aux Français ce soir-là.

Ferdinand avait pour maîtresse une dona Sol, sous la tutelle d’un bon seigneur caduc, vénérable et jaloux, qu’il ne pouvait voir que difficilement et dans de continuelles appréhensions de surprise.

Or, il lui avait donné rendez-vous au Théâtre-Français, comme le lieu le plus solitaire et le moins fréquenté qui fût dans les cinq parties du monde, la Polynésie y comprise ; la terrasse des Feuillants et le bois des marronniers du côté de l’eau, étant si européennement reconnus comme lieux solitaires, que l’on n’y peut faire trois pas sans marcher sur les pieds de quelqu’un, et sans heurter du coude un groupe sentimental.

Je vous assure que je n’ai pas d’autre raison à vous donner que celle-là, et que je n’en chercherai