Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/266

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voix de femmes, à l’autre bout de la table. — Au secours ! au secours !

un flambart. — Eh bien ! quoi ? qu’avez-vous à crier ? On veut vous jeter par les fenêtres, c’est bachique, c’est échevelé, et cela a une belle tournure ; rien au monde n’est moins bourgeois.

laure. — Mais c’est un vrai coupe-gorge ici.

celui-ci. — On sait vivre, on a des égards pour les dames, on les ouvrira auparavant, non pas les dames, mais les fenêtres ; il faut éviter l’amphibologie. Le Français est essentiellement troubadour.

celui-là, qui est un peu moins ivre que celui-ci. — N’ayez pas peur, mes mignonnes, nous sommes au rez-de-chaussée, et l’on a eu soin, crainte d’accident, de mettre des matelas au dehors.

voix de femmes et autres. — Aie ! aie ! morbleu ! oh ! ah ! mille sabords ! etc.

(Ici l’on jette les femmes par les fenêtres. L’économie de quelques jupons est un peu dérangée, et si les assistants avaient été en état de voir, ils auraient vu plusieurs choses et beaucoup d’autres.)

théodore. — Heuh ! heuh !

une âme charitable. — Tenez-lui la tête.

théodore. — Ouf !

seconde âme charitable. — Rangez-le dans un coin, qu’on ne lui marche pas dessus.

un farceur. — Portons-le au tas avec les autres. Quand il y en aura assez, nous les fumerons pour les conserver à leurs respectables parents, selon la recette de la Salamandre.